Merci Enguerrand Armanet de mettre en lumière la médiation sociale et le CMAP dans vos colonnes.
DÉCRYPTAGE – La possibilité du recours à un médiateur externe est encore peu connue en entreprise. Pourtant, elle permet souvent de dénouer un conflit larvé entre deux collègues, voire d’accélérer une procédure judiciaire.
«On essaye de vous évincer». Il aura fallu cette sentence, lancée par son avocate, pour que Malika prenne conscience de la situation dans laquelle elle se trouvait. En 2014, après 20 années de bons et loyaux services dans un grand groupe de BTP, l’horizon de sa carrière de directrice marketing s’est subitement assombri. «Je n’ai pas senti le vent tourner», avoue-t-elle. Après avoir obtenu une promotion, ses nouvelles prérogatives deviennent vite ingérables à ce nouveau poste. D’autant qu’elle garde ses anciennes missions dans son escarcelle… «Dans l’attente de trouver un remplaçant à ta hauteur», lui assure sa hiérarchie. Double fiche de poste, double journée. Et bientôt, des objectifs irréalisables.
«On m’a demandé d’organiser un séminaire en huit jours, alors que cela prend normalement des semaines de travail !», relate-t-elle. Au bout de quelques mois, la situation se dégrade. À bout de nerfs, la salariée enchaîne les arrêts maladie. Son absence prolongée attire l’attention de la direction des ressources humaines, qui finit par enclencher une procédure de licenciement. L’affaire se termine aux prud’hommes, chacun campant sur ses positions.
Un scénario classique dans les conflits internes non résolus. Or, c’est précisément à ce stade que la médiation peut offrir une issue plus apaisée.
